Maison Rogier-Beaufinet

France > Nouvelle-Aquitaine > Creuse > Aubusson

Selon l'abbé Courteau et Maurice Dayras (1922), cette maison daterait de la fin du 15e siècle ou du début du 16e siècle, mais les nombreux remaniements survenus à des époques ultérieures rendent difficile l'appréhension de son aspect originel. Au 17e siècle intervinrent vraisemblablement deux grands changements : la construction d'un corps de logis sud et par conséquent, la modification du mode de distribution, avec l'édification d'une tour hors-œuvre de plan rectangulaire, abritant un nouvel escalier à volées droites et mur-noyau, assurant la liaison entre les deux corps de logis. Par la suite, sans doute durant le troisième quart du 18e siècle, lorsque les travaux de couverture du ruisseau de la Ville firent de la Grande Rue une artère majeure dans la vie aubussonnaise, la façade antérieure du corps de logis nord, donnant sur cette voie, fut quelque peu modifiée (transformation des fenêtres du premier étage en porte-fenêtres, avec adjonction de balcons fermés par des garde-corps). Les parties hautes de cette façade furent à nouveau reprises à la toute fin du 19e siècle, ainsi qu'en témoignent les cartes postales éditées à cette époque : suppression des deux lucarnes à croupe débordante qui couronnaient l'élévation et construction d'un étage en surcroît. Durant la première moitié du 20e siècle sont enfin survenus de profonds remaniements, qui perturbent aujourd'hui la lecture de l'édifice : percement d'une devanture de boutique dans l'élévation sur rue ; surélévation d'un étage et reconstruction partielle de l'aile sud, avec une extension du côté de la rue Chateaufavier ; réfection des toitures (la tour d'escalier était encore, au début du 20e siècle, coiffée d'un toit en pavillon, visible sur certaines cartes postales) et enfin, dénaturation du volume de la cour (adjonction de constructions couvertes en appentis). Cette maison est actuellement restructurée en plusieurs appartements. Au 18e siècle, elle appartenait à la famille de tapissiers Rogier. En 1812, elle était devenue la propriété de Louis Beaufinet, marchand et elle comportait alors une écurie (dont il ne subsiste plus aucun vestige aujourd'hui).

Périodes

Principale : limite 15e siècle 16e siècle

Secondaire : 17e siècle

Secondaire : 3e quart 18e siècle

Secondaire : limite 19e siècle 20e siècle

Secondaire : 1ère moitié 20e siècle

Cette maison, bâtie en alignement de la rue, sur une parcelle profonde et étroite, se développe sur les trois côtés d'une cour de forme irrégulière, accessible par la porte piétonne de la Grande Rue. De plan régulier en U, elle comporte deux corps de logis simples en profondeur. Le premier, orienté au nord, présente deux étages carrés et un étage en surcroît. Son élévation à trois travées traitées en pierre de taille, sur la Grande Rue, est agrémentée d'une tourelle en surplomb, coiffée d'un toit conique recouvert de bardeaux de châtaignier taillés en pointe en l'égoût, et couronné d'un épi de faîtage en plomb. Cette tourelle, avec cul-de-lampe et cordons moulurés, est percée de trois étroites baies alignées verticalement et, sur son côté ouest, d'un oculus. L'élévation sur la Grande Rue, quoique dénaturée, au rez-de-chaussée, par le percement d'une devanture de boutique moderne, offre encore, au second niveau, la trace d'anciennes croisées, avec vestiges d'arrachement de meneau, encadrement chanfreiné et bases prismatiques. Les assises des baies ont manifestement été descendues pour créer des portes-fenêtres devancées de petits balcons fermés par des garde-corps en fer forgé. Le remaniement des parties supérieures de cette façade et l'adjonction d'un étage en surcroît sont bien visibles à travers l'observation des joints des lits de pierre. Les baies de l'étage en surcroît sont mises en valeur, au niveau de leurs allèges, par un bandeau mouluré, qui s'interrompt à leurs extrémités. L'ensemble de la couverture de ce corps de logis nord est en tuiles plates. Contre son élévation postérieure est accolée une tour hors-œuvre de plan rectangulaire, percée de baies à ébrasement concave et moulures en fort relief, avec un caisson de latrines dans son angle sud. Elle abrite un escalier en maçonnerie, tournant à retours, à volées droites et mur-noyau. Ce mur-noyau est percé, au niveau de chaque repos, d'une ouverture en plein cintre reposant sur des pilastres à tailloir saillant. L'escalier assure la desserte des deux corps de logis restructurés en appartements ; certains d'entre eux, donnant sur rue, comportent quelques pans de murs plaqués de lambris de revêtement à motifs chantournés. L'intérieur de la tourelle en surplomb, divisée par des planchers, abrite, à chaque étage, une petite pièce de rangement semi-circulaire. Le corps de logis sud, de plan régulier en L, comporte deux ailes présentant chacune quatre étages carrés sous des toits à longs pans recouverts de tuiles mécaniques ; il a été profondément dénaturé (exhaussement d'un niveau, modification des espaces intérieurs, construction d'une extension avec un accès sur la rue Chateaufavier). Sur cour, il conserve néanmoins, aux premier et second niveaux, des ouvertures de facture ancienne (encadrement chanfreiné et bases prismatiques), partiellement dissimulées sous l'enduit.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : granite

  2. Revêtement : enduit partiel

  3. Mise en oeuvre : pierre de taille

  4. Mise en oeuvre : grand appareil

  5. Mise en oeuvre : moellon

Toits
  1. tuile plate, tuile mécanique, bardeau
Plans

plan régulier en U

Étages

2 étages carrés, étage en surcroît, 4 étages carrés

Élévations extérieures

élévation à travées

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

  2. Forme de la couverture : toit conique

Escaliers
  1. Emplacement : escalier hors-oeuvre

    Forme : escalier tournant à retours sans jour

    Structure : en maçonnerie

État de conservation
  1. mauvais état
  2. remanié
Décors/Technique
  1. ferronnerie
Décors/Représentation
  1. Representations : ornement géométrique


Précision sur la représentation :

Sur l'élévation sur rue, les portes-fenêtres du second étage et les baies de l'étage en surcroît sont devancées par des garde-corps en fer forgé à motifs géométriques.

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Creuse , Aubusson , 74 Grande-Rue

Milieu d'implantation: en ville

Cadastre: 1812 C 444, 2007 AN 338

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